lundi 14 avril 2014

80 % des médicaments potentiels, découverts par le modèle animal, échouent quand on les teste sur les gens!




Un article, publié dans la revue Nature, et repris par Pierre Barthélémy, dénonce «le scandale de toutes ces molécules testées avec succès, études à l'appui, sur des rongeurs mais qui, lorsqu'on est passé à la phase coûteuse de l'essai clinique (sur l'humain), n'ont plus eu aucun effet significatif»: il proclame ainsi que «même quand les études sur l'animal suggèrent qu'un traitement sera efficace et sans danger, plus de 80 % des médicaments potentiels échouent quand on les teste sur les gens».

Cette déperdition apparaît résulter de «deux grandes failles méthodologiques»: d'une part, «un manque de rigueur dans le traitement statistique des données, à cause duquel le 'bruit expérimental' donne des faux positifs, c'est-à-dire l'illusion d'un effet significatif» et, d'autre part, il existe des lacunes concernant les modèles animaux eux-mêmes avec lesquels on tente de reproduire la maladie.

La précipitation à passer aux essais cliniques est alors la source de gâchis financiers impressionnants: «les séries d'essais cliniques entrepris pour un traitement potentiel peuvent coûter des centaines de millions de dollars» et les coûts humains sont également à prendre en compte, puisque «les patients souffrant d'une maladie évolutive mortelle peuvent n'avoir qu'une seule chance d'essayer un traitement expérimental prometteur», explique le texte.

Pour éviter les pertes en patients et en crédits «dans des essais cliniques qui n'apporteront rien et décevront», l'article préconise d'investir plus de temps («au moins dix-huit mois») et plus d'argent «pour tester plusieurs fois les molécules sur les souris, afin de déterminer les bonnes doses et de s'assurer des bénéfices, en termes de survie, que les animaux tirent réellement du traitement».


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